Comment s’orienter dans la vie ? — Église protestante unie de Pentemont-Luxembourg - Communion luthérienne et réformée

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Confessions de foi des confirmants

Confession de foi de Léon, Elise, Alexandre, Théa, Salomon, Teiss, Raphaëlle, Baptiste et Salomé.

Comment s’orienter dans la vie ?

Prédication du dimanche 9 juin 2019, pour le culte de Pentecôte, par les pasteurs Christian Baccuet et Andreas Lof.

Baptême de Teiss et confirmations de Léon, Elise, Alexandre, Théa, Salomon, Raphaëlle, Baptiste et Salomé.

Prédication des pasteurs Christian Baccuet (CB) et Andreas Lof (ALo)

 

 

Lecture : Actes 2, 1-8, 14, 36

 

ALo - Alexandre, Baptiste, Elise, Léon, Raphaëlle, Salomé, Salomon, Teiss et Théa, pour ce culte de Pentecôte au cours duquel vous allez être baptisés ou confirmer l’alliance de votre baptême, nous avons choisi d’aborder deux grandes questions qui ont jalonné notre année de catéchisme, et la préparation de cet événement. Deux questions qui traversent la vie de tous les chrétiens.

 

 

1.         « Croire » ? Une carte d’état-major

 

CB - Pour traverser la première question, j’ai apporté… une carte d’état-major ! C’est en effet une question importante : c’est quoi la foi ?

Pourquoi « croire » plutôt que « savoir » ? Nous vivons dans un monde bizarre. Un monde que nous croyons gouverné par la rationalité, la science, le savoir. Ce qui est prouvé, justifié, démontré, alors on peut le croire… Mais en même temps notre monde est fasciné par l’irrationnel, le mystérieux, l’ésotérique (et sa version contemporaine, le complotisme). Ce qui est étrange, inexplicable, caché, on se précipite pour le croire… Cette tension nous traverse souvent, chacun de nous, purs rationalistes dans un domaine et parfaits superstitieux dans d’autres. Comme si « croire » c’était savoir, ou comme si croire était l’opposé de « savoir ».

La foi, pourtant, ce n’est ni croire uniquement ce que l’on voit, ni être fasciné par ce qui est mystérieux. La foi, c’est vivre les vraies dimensions de la vie, l’amour, l’espérance, la liberté, la confiance… et les vivre véritablement, pleinement.

 

ALo - Je voudrais juste mentionner un exemple, sur lesquels butent certains parmi nous. Dans les récits de création dans le livre de la Genèse, nous avons parfois l’impression que s’opposent la science et la foi. En oubliant de placer chacune d’elle à son niveau, la science comme tentative d’explication du « comment » la vie est apparue, le texte biblique donnant, lui, une explication du « pourquoi » de la vie, de son sens, de notre place dans l’univers et les uns avec les autres. Les deux s’articulent. Savoir, c’est chercher comment la vie s’organise, croire, c’est chercher à vivre bien, ensemble, à notre juste place.

 

CB – Un autre exemple : dans les récits de miracle dans les Evangiles, nous avons aussi l’impression que se heurtent notre rationalité et la foi. Quand Jésus dit « Lève-toi et marche ! », notre raison ne peut se représenter cela physiquement. Mais c’est existentiellement que cette phrase peut prendre sens pour nous, quand nous l’entendons résonner là où nous sommes écrasés par la vie, couchés à terre, paralysés par nos peurs. Lève-toi et marche, c’est l’appel de la foi !

 

ALo - Dans le récit du jour de la Pentecôte à Jérusalem, dans la foule qui est rassemblée pour la fête, nombreux sont ceux qui accèdent à la foi, à cette parole qui fait sens dans l’existence, qui appelle à être debout, libres, heureux avec les autres, artisans de paix et de justice sur cette terre. Chacun d’entre eux, nous dit le texte, entend cela vibrer dans sa propre langue. C’est-à-dire dans sa propre vie, dans sa propre existence. La foi, c’est entendre dans sa vie, personnellement, l’appel à être pleinement un être humain, en recherche, en questionnement, en doute, en projets, en rêves, en certitudes, en partage, en confiance, à se lever et à se mettre en marche.

 

CB - Voilà pourquoi j’ai apporté une carte d’état-major. Elle nous rappelle que notre vie n’est pas un paysage que l’on peut tranquillement – et froidement – décrire et analyser, qu’elle n’est pas non plus un zone vide de sens. Elle un espace fait de routes qui se croisent, de vallées et de montagnes, de petits sentiers et de forêts, de villes et d’espaces vides. D’odeurs aussi, de lumière qui change chaque minute, d’air et de paysages, de sensations. La foi, c’est croire que l’on peut avancer dans cette vie qui est la nôtre, personnes vivantes cheminant dans l’intelligence de la foi et dans les relations du cœur.

Alexandre, Baptiste, Elise, Léon, Raphaëlle, Salomé, Salomon, Teiss et Théa, tout à l’heure vous allez dire, chacun avec vos mots, votre volonté de cheminer, d’avancer, de croire, de vivre une vie qui n’est pas que dormir et consommer, mais aimer, espérer, croire ! Et vos mots, dans leur diversité, vont résonner pour chacun de nous dans notre langue, dans notre vie, non comme une théorie mais comme une invitation au voyage…

 

 

 

2.         « Jésus-Christ est le Seigneur » ? Une boussole

 

ALo - J’ai aussi apporté le complément d’une carte : une boussole. Car une deuxième question importante a traversé notre année de catéchisme et la préparation des confirmations. Si la vie est comme une carte routière, la foi comme le chemin que l’on emprunte, il y aussi une direction qui nous est donnée, une boussole qui nous aide à faire notre propre chemin, une présence qui nous guide. Celle de Dieu, celle de Jésus-Christ.

Mais qui est Dieu, qui est Jésus-Christ ? Certains ont plus de facilité à ressentir quelque chose de Dieu, d’autres de Jésus. Et puis chacun va dire, tout à l’heure, avec l’ensemble des croyants de l’Eglise universelle, la phrase qui dit la foi chrétienne : « Jésus-Christ est le Seigneur ». Mais que veut dire cette phrase ?

 

CB - Elle nous parle de « Jésus », l’homme qui, il y a 2000 ans, a vécu parmi nous, porteur de paroles qui disaient l’amour de Dieu pour chacun, faisant des gestes qui ouvraient les cœurs fermés, qui redressaient les vies brisées. Un homme comme nous mais plein de la présence de Dieu, Dieu avec nous, à nos côtés sur les chemins de l’existence, solidaire de nous jusqu’au bout de la souffrance et de l’abandon, jusqu’à la croix. Vivant au matin de Pâques, pour nous ouvrir à une vie nouvelle par sa résurrection : lève-toi et marche, viens et suis-moi !

 

ALo - En ce Jésus, les chrétiens ont reconnu le « Christ », le Messie (c’est le même mot, « Christos » dans le grec du Nouveau Testament et « Messiah » dans l’hébreu de l’Ancien Testament, qui veut dire « celui qui est oint », qui est désigné comme l’envoyé de Dieu). Jésus, le Christ, l’envoyé attendu par des générations de croyants pleins d’espérance, comme celui qui ouvrirait le « règne de Dieu », le temps de la présence de Dieu avec nous. Jésus, le Christ que nos vies attendent, dans leur complexité, dans leur recherche, dans leur doute, dans leur difficulté à articuler la foi et la raison, comme celui qui vient donner sens à nos vies, les orienter dans la foi, l’espérance et l’amour.

 

CB - Jésus-Christ est « le Seigneur ». Le Seigneur, dans le langage biblique, cela veut dire « Dieu ». Confesser Jésus comme fils de Dieu est au cœur de la foi chrétienne. Pleinement homme, il est pleinement Dieu. En lui se rejoignent Dieu et l’homme. En lui se rejoignent Dieu et notre vie. En lui, nous savons que Dieu est un Père pour nous. Le Seigneur, dans l’antiquité, c’est aussi un mot qui conteste la prétention de l’empereur romain à être un dieu ; si Jésus-Christ est le Seigneur, nous sommes libres par rapport à tous les seigneurs qui veulent s’emparer de nos vies, puissances, idéologies, injustices, phénomène de groupe, peur, haine…

Confesser que Jésus-Christ est la Seigneur, c’est un acte de liberté !

Dans le récit de la Pentecôte, c’est de cette foi que parle Pierre à la foule : « Ce Jésus que vous avec crucifié, c’est lui que Dieu a fait Seigneur et Messie ! » Jésus-Christ est le Seigneur !

 

ALo - Alexandre, Baptiste, Elise, Léon, Raphaëlle, Salomé, Salomon, Teiss et Théa, tout à l’heure vous allez dire à votre tour cette phrase. Puis vous allez dire, chacun avec vos mots, qui sont Dieu et Jésus pour vous, vos difficultés à croire comme le soutien qu’ils vous apportent. Vous allez partager avec nous la direction que veut prendre votre vie.

Voilà pourquoi j’ai apporté une boussole. Pour que vous sachiez simplement que vous avez toute votre vie pour continuer à approfondir votre foi, et que la présence de Jésus, la parole de Dieu, nous indiquent une direction, pour que nous puissions, sur la carte de notre vie, trouver le chemin qui nous correspond. Pour pouvoir cheminer librement, libres face aux pouvoirs de ce monde et solidaires des autres humains. Faire notre propre chemin.

 

 

3.         L’Eglise et l’Esprit Saint. Une paire de chaussures

 

CB - Une carte et une boussole, pour dire que la vie est un voyage, parfois douloureux, parfois tranquille. Un voyage où l’on peut se tromper de route, où l’on peut changer de direction, où l’on peut croiser d’autres routes, découvrir des paysages inattendus… et surtout rencontrer d’autres voyageurs.

 

ALo - Maintenant, vous avez entre vos mains votre carte et une boussole. Mais il ne sert à rien d’avoir une carte et une boussole si l’on ne se met pas en route. Il ne sert à rien de croire et de compter sur la force de Jésus-Christ, si l’on n’est pas prêt à partir à l’aventure.

 

CB - J’ai apporté encore autre chose : une chaussure de marche.

 

ALo – J’ai apporté moi aussi… une chaussure de marche.

 

CB - Donc une paire de chaussures ! Pour vous rappeler que c’est à une grande aventure que vous êtes appelés avec nous, Alexandre, Baptiste, Elise, Léon, Raphaëlle, Salomé, Salomon, Teiss et Théa. Chacun de vous, et vous tous ensemble. Et vous avec nous.

 

ALo - Les premiers chrétiens, qui avaient la foi, qui avaient connu Jésus, mais qui étaient encore enfermés dans leurs doutes, leur peur, leur maison, sont, au jour de la Pentecôte, poussés à sortir, à vivre, par la force de l’Esprit Saint. Le souffle de Dieu, comme un vent, les entraîne dehors et, comme le feu de Dieu, brûle en eux – en chacun d’eux – et les envoie partager ce qui, désormais, devient le trésor de leur vie. L’Esprit les rassemble en Eglise, en communauté de marcheurs de foi.

 

CB - A notre tour de marcher dans la foi. Avec deux chaussures, comme les deux aides que nous avons pour vivre : L’Eglise, qui est l’occasion que nous avons de faire un bout de chemin avec d’autres voyageurs qui tentent aussi de croire, de méditer, de prier, de partager, d’avancer. L’Eglise, c’est l’aide mutuelle à lire la carte et lire la boussole.

 

ALo - Et l’Esprit Saint, qui est la présence de Dieu donnée à chacun. Sa force, nous pouvons la recevoir dans la prière, dans la lecture de la Bible, dans le partage en Eglise avec d’autres voyageurs.

 

CB - Une carte, une boussole, une paire de chaussures… La foi comme vie véritable, la présence de Jésus-Christ comme direction de vie, l’Esprit saint pour vivre en Eglise notre propre chemin de vie…

 

ALo - Alexandre, Baptiste, Elise, Léon, Raphaëlle, Salomé, Salomon, Teiss et Théa, ça va être bien, de voyager ensemble sur nos routes humaines !

 

CB - Bonne route avec nous !

 

CB + ALo - Amen.

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