Devenir des anges — Église protestante unie de Pentemont-Luxembourg - Communion luthérienne et réformée

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Devenir des anges

Méditation de la veillée de Noël, par le pasteur Christian Baccuet, le 24 décembre 2019.

Lecture : Luc 2, 1-20

 

Il y a des anges dans le temple ce soir ! Oui ! Vous ne les voyez pas ? Vous ne les entendez pas ? Vous ne les sentez pas ? Alors faites un effort, un peu de silence, un peu d’attention… Bien sûr, si vous cherchez des ailes, des plumes, des auréoles, des angelots joufflus, vous risquez de ne pas voir les anges qui sont dans ce temple. Quand on dit « ange », notre imaginaire, peuplé des représentations faites par des siècles de peintures et de sculptures, voit une personne habillée de blanc, avec des ailes, qui vole de lieu en lieu. Mais dans la Bible, un ange ce n’est pas cela ! Un ange, c’est un messager de Dieu. Le mot grec ἄγγελος veut dire « porteur de nouvelle », messager, celui qui annonce quelque chose. Parce que le message vient de Dieu, et que Dieu est symboliquement situé dans le ciel, on a donné des ailes à l’ange. Mais on en fait ainsi une créature bizarre, loin de nous, irréelle. Et, à vrai dire, on a beaucoup de peine à y croire…

Il y a des anges dans le texte biblique qui raconte la nuit de Noël. Un ange, d’abord, qui apporte le message de Dieu aux bergers qui gardent leurs moutons dans la nuit : « N'ayez pas peur, car je vous apporte une bonne nouvelle qui réjouira beaucoup tout le peuple : cette nuit, dans la ville de David, est né, pour vous, un Sauveur ; c'est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous le fera reconnaître : vous trouverez un petit enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche » (Lc 2, 10-12). Tout est dit par ce messager : une nouvelle qui est source de joie, la naissance du sauveur (celui qui donne du sens à nos vies), du Christ (le messie qui ouvre à l’espérance), du Seigneur (Dieu qui nous libère) ; un naissance toute simple, un petit enfant fragile et confiant. Bonne nouvelle, la venue de Dieu parmi nous, sur cette terre, dans notre histoire, dans nos vies. Un Dieu qui s’approche de nous pour que nous sachions combien il est proche de nous ! Bonne nouvelle qui apaise les bergers et qui réjouit tout le peuple ! Puis à ce messager de Dieu se joint une troupe nombreuse d’anges du ciel – d’autres messagers de Dieu. Ils viennent louer Dieu en chantant : « Gloire à Dieu dans les cieux très hauts, et paix sur la terre pour ceux qu'il aime ! » (Lc 2, 14). La bonne nouvelle n’est pas l’affaire d’un seul mais de nombreux messagers. Les anges dans ce récit apportent la bonne nouvelle aux êtres humains et louent le Seigneur. Ce chœur d’anges joint ainsi dans son chant le ciel et la terre, Dieu et les êtres humains, la gloire et la paix, tout cela rassemblé dans l’amour !

Dans le conte qu’Andreas a raconté tout à l’heure, « La mission de Jong-Mi », il y a aussi un ange. Il n’est pas nommé ainsi, mais la petite fille a aperçu un homme heureux, elle a vu dans son regard une parole joyeuse, elle a perçu son être exultant, et elle n’a plus qu’une envie, c’est de partager la bonne nouvelle que cet homme lui a donnée : « un enfant nous est né, un fils nous est donné ! ». Cette parole est une phrase du prophète Esaïe, qui annonce le Messie, le Christ (Esaïe 9, 6). Cette parole, dit la petite fille, est « la chose la plus importante et je suis venue vous la dire ». Elle a rencontré un messager de joie et est devenue à son tour messagère de cette joie ! La joie de Dieu est contagieuse et la petite fille est devenue un ange, porteuse d’une bonne nouvelle.

Une « bonne nouvelle ». En grec, « bonne nouvelle » se dit εὐαγγέλιον, « évangile ». Cela veut dire, littéralement, « message heureux », « bonne nouvelle ». Et vous l’entendez, dans « év-angile » il y a « ange ». L’ange c’est le messager, le porteur de nouvelle, et l’Evangile c’est le bon message, la bonne nouvelle. Un ange, c’est celui qui porte l’Evangile.

Alors oui, il a des anges dans ce temple ce soir. Des messagers de l’Evangile, des porteurs de bonne nouvelle. Comme autrefois dans la nuit de Judée pour les bergers, comme pour la petite Jong-Mi, ce soir la bonne nouvelle est pour nous. Et ceux qui nous l’apportent sont des anges ! Et nous en devenons porteurs à notre tour, anges de l’Evangile !

Je vous propose de devenir des anges, dès maintenant. Regardez vos voisins, souriez-leur, et dites-leur l’Evangile : « aujourd’hui le Christ est né pour toi ! ». Oui, dites-le-vous les uns aux autres. Comme l’ange de l’Evangile. [Chacun dit à son voisin : « aujourd’hui le Christ est né pour toi ! »]. Et disons-le ensemble, comme la troupe d’anges qui s’est joint à lui : « Gloire à Dieu dans les cieux très hauts, et paix sur la terre pour ceux qu'il aime ! ». [Tous ensemble : « Gloire à Dieu dans les cieux très hauts, et paix sur la terre pour ceux qu'il aime ! »].

Vous le voyez maintenant, il y a des anges partout dans ce temple, et nous sommes très beaux ! Et si nous continuions à être des anges, partageant l’Evangile après la fin de cette veillée ? Il y aura des anges hors de ce temple tout à l’heure, et ce sera très beau !

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