"Donne-nous la prière" - Texte du culte du Dimanche 17 mai 2020 — Église protestante unie de Pentemont-Luxembourg - Communion luthérienne et réformée

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"Donne-nous la prière" - Texte du culte du Dimanche 17 mai 2020

Thème de la prédication : "Donne-nous la prière", par le pasteur Christian Baccuet

Donne-nous la prière

 

Pentemont-Luxembourg, 17 mai 2020. Culte vidéo.

Avec les pasteurs Christian Baccuet et Andreas Lof, et Christine, Nathalie, Héloïse, Marie, Jean, Alienor, Achille, Ulysse.

 

 

Accueil et salutation (Christian Baccuet)

 

Bienvenue.

 

Nous voici au bout de la première semaine de déconfinement. Pour certains d’entre nous, c’est une libération ; pour d’autres, une déception ; pour d’autres encore, une amplification d’inquiétude ; pour d’autres, cela ne change pas grand-chose. Pour beaucoup, c’est un peu de tout cela à la fois. Qu’est-ce qui peut nous aider à tenir dans cette période si longue, si incertaine, si compliquée ?

 

Que ce temps de pause nous permette de poser ce qui nous encombre. Que ce temps de prière nous aide à prendre du recul, de la force. Que la grâce et la paix de Dieu soit sur nous, en Jésus-Christ !

 

Nous prions.

 

Avant de te prier, Seigneur, je mets de côté mes chaussures, mes projets, mes ambitions.

Je détache la montre de mon bras, mon programme, l’impatience qui me fait aller toujours trop vite.

J’enlève mes lunettes, mes jugements sur tout et sur les autres, mes avis, mes points de vue.

J’ôte le stylo de ma poche, mon travail, tout ce dont j’encombre mes journées et qui est parfois inutile.

Je pose mes clefs, ma sécurité.

Pour être seul avec toi, toi le seul vrai Dieu, pour t’écouter, pour te contempler, pour t’adorer, pour te louer.

Amen.

 

 

Louange (Christine)

 

Seigneur et Père, me voici devant toi, 

et je ne sais pas te prier.

Je m’en veux, Seigneur, 

de ne pas pouvoir me concentrer sur toi, 

de toutes mes pensées qui se dispersent, 

de mes désirs qui vagabondent, 

de mes paroles désordonnées, 

de tout ce que je ne maîtrise pas.

Mais je sais, je crois que tu te soucies de tout cela, puisque tu prends soin de moi.

Alors je veux transformer en prière tout ce qui m’habite, 

tout ce qui m’agite, 

tout ce qui me sollicite, 

tout ce qui traverse mon esprit.

Ce souci, Seigneur, je te le dis, 

et cette blessure, et cette honte, 

et cette crainte, 

et ce que j’ai de si urgent à faire, 

et ce que je n’ai pas encore fait… 

Je rassemble tout maintenant, 

je le recueille et je te le présente.

Mets de l’ordre dans mes pensées et dans mes désirs, 

pour que je puisse recueillir ta Parole, 

ta Présence, ta Paix,

ta Force, et ton Amour[1].

 

 

Chant – AEC 239, 1-2-3-4 : Ecoute, entends la voix de Dieu (Au piano et au chant : Andreas Lof)

 

1- Ecoute, entends la voix de Dieu :

À celui qui a soif,

Il vient se révéler.

Ecoute, que tout en toi se taise.

Que tout en toi s’apaise,

Et que parle ton Dieu.

 

2- Ecoute, laisse là ton souci.

Que se taisent les mots,

Que s’éloignent les cris.

Ecoute, Dieu sème sans compter.

Sa Parole est le pain

Qui vient nous rassasier.

 

3- Ecoute, Dieu t’invite au désert,

Au silence du cœur,

À la source sans fin.

Ecoute, il se tient à la porte,

Il frappe, et bienheureux

Celui qui ouvrira.

 

4- Ecoute, Dieu passe près de toi

Dans la brise légère,

Dans le vent de l’Esprit.

Ecoute, tu es aimé de Dieu.

Tu es choisi de Dieu ;

Il veut pour toi la vie.

 

 

Prière avant d’ouvrir la Bible (Christian Baccuet)

 

Seigneur, nous allons lire la Bible. 

Par elle, tu t’adresses aujourd’hui même à nous. 

Préserve-nous de la distraction. 

Préserve-nous d’entendre 

les textes que nous connaissons déjà 

comme des redites qui ne nous atteignent plus. 

Dispose-nous, au contraire, 

à recevoir ce que tu nous dis 

comme la terre fertile reçoit le grain.

Amen.

 

 

Lecture de l’Evangile : Matthieu 6, 5-13 (Nathalie). Traduction « Parole de Vie »

 

5Quand vous priez, ne faites pas comme les hommes faux. Ils aiment prier debout, dans les maisons de prière et au coin des rues, pour que tout le monde les voie. Je vous le dis, c'est la vérité : ils ont déjà leur récompense. 6Mais toi, quand tu veux prier, va dans la pièce la plus cachée de la maison. Ferme la porte et prie ton Père qui est là, même dans cet endroit secret. Ton Père voit ce que tu fais en secret et il te récompensera. 

7Quand vous priez, ne parlez pas sans arrêt, comme ceux qui ne connaissent pas Dieu. Ils croient que Dieu va les écouter parce qu'ils parlent beaucoup. 8Ne faites pas comme eux. En effet, votre Père sait ce qu'il vous faut, avant que vous le demandiez. » 

9Vous devez donc prier de cette façon :

« Notre Père qui es dans les cieux, ton nom est saint. Fais que tout le monde le connaisse ! 10Fais venir ton Royaume. Fais que ta volonté se réalise sur la terre comme dans le ciel. 11Donne-nous aujourd'hui le pain qu'il nous faut. 12Pardonne-nous le mal que nous avons commis, comme nous pardonnons

à ceux qui nous ont fait du mal. 13Et ne permets pas que nous soyons tentés. Mais libère-nous de l'esprit du mal. »

 

 

Début de la Partita n° 2 de Bach (Au violon : Alienor)

 

 

Prédication :   (Christian Baccuet)

Derrière moi, un tableau que vous connaissez bien maintenant, puisqu’il sert de décor à tous nos cultes depuis le 22 mars. C’est un tableau que l’artiste, Anne-Laure Lavagna, a prêté à notre paroisse. Ce tableau est beau, mais il est aussi plein de sens. Il s’appelle « la prière », et il n’y a pas mieux que l’artiste elle-même pour nous expliquer son œuvre.

 

Présentation du tableau par l’artiste

Par ce tableau et les paroles de l’artiste, nous sont dits des éléments essentiels de la prière : elle est passage de l’ombre à la lumière, elle est centrée sur la Parole lue dans l’amour, elle est portée dans l’Esprit Saint, elle ouvre un espace de bénédiction et de promesse…

Ainsi comprise, la prière est essentielle à la vie, comme le fait de boire et de respirer. Elle est nécessaire. 

 

La prière est au cœur de la vie de foi, c’est évident, mais… car il y a un mais.

Un sacré « mais »… C’est qu’il n’est pas facile de prier ! Pas facile de trouver des mots. Pas facile de trouver un espace dans notre vie, un espace physique ou un espace temps. Pas facile d’être disponible. Plus fondamentalement, pas facile, parfois, de ressentir le besoin de prier, ou l’envie, ou quelque chose pendant que l’on prie. Moins évident encore, pas toujours facile de savoir à qui on s’adresse quand on dit « tu ». Et plus douloureux, on peut ne plus y croire, à force de déception, de demandes pas exaucées ou d’impression d’avoir imploré dans le vide…

 

Comment prier ? C’est la question que les disciples de Jésus lui ont posée, un jour. Dans l’évangile de Luc, ils la lui posent juste après la rencontre de Jésus avec Marthe et Marie, dont Lionel nous a parlé lors du culte de dimanche dernier, vous savez, ces deux sœurs qui le reçoivent chez elles, l’une s’affairant aux travaux ménagers et l’autre disponible aux pieds du Seigneur pour écouter son enseignement ; c’est cette dernière, dit Jésus, qui a choisi la meilleure part, l’écoute plutôt que l’agitation et l’inquiétude. Après cela, les disciples voient Jésus prier, et (une fois qu’il a fini, car ils sont polis !), ils lui demandent « Seigneur, enseigne-nous à prier ». Et Jésus leur apprend une prière, celle que nous appelons « Notre Père » (Luc 11, 1-4). Cette prière nous est aussi rapportée dans l’évangile de Matthieu, au cœur d’un long enseignement de Jésus à ses disciples, que l’on surnomme le « sermon sur la montagne » (sermon pas dans le sens de sermonner, reprocher, mais dans le sens d’enseigner, de donner de quoi grandir dans la foi. Matthieu ne rapporte pas la question des disciples, mais il donne une précision que ne donne pas Luc, quelques phrases avant le texte du Notre Père. C’est le passage que Nathalie nous a lu. Un passage très riche d’enseignement sur la prière. Tellement riche, qu’on pourrait y passer des heures ; rassurez-vous, je vais essayer de faire plus court ! On pourrait surtout y passer une vie, tant cette manière de nous apprendre ce qu’est la prière est une invitation formidable, profonde, ressourçante. Je ne vais partager avec vous que quelques dimensions particulières, partielles, subjectives. Ce que ce texte évoque pour moi, aujourd’hui, sur la prière.

 

D’abord, Jésus dit ce que n’est pas la prière. Ce sont les phrases que l’on trouve chez Matthieu et pas chez Luc. Il dit que la prière, ce n’est pas se montrer en public, pour qu’on nous admire, qu’on dise de nous qu’on est un bon croyant, comme si on pouvait classer les croyants, comme si on pouvait dire qui le mieux ! Non, dit Jésus, ça c’est de l’hypocrisie. Quand tu pries, c’est dans l’intimité de ta chambre, porte fermée, dans le secret, c’est-à-dire seul à seul avec Dieu dans une conversation intime. La prière est personnelle, subjective, diverse, ça ne regarde pas les autres. Ce n’est pas un concours, même si, hélas, les croyants, les religions, les Eglises, tombent facilement dans ce travers…

Jésus dit aussi que la prière, ce n’est pas aligner des mots, un flot de paroles, un catalogue de demandes. Cela, dit Jésus, c’est ce que font ceux qui ne croient pas en Dieu, ils s’imaginent que plus on va prier, plus Dieu va nous écouter. Mais non, Dieu n’a pas besoin d’être saoulé par tes paroles, il sait déjà de quoi tu as besoin avant même que tu le demandes ! A la limite, pas besoin de paroles, car Dieu sait ce que nous ressentons (pas comme un espion mais comme un amoureux qui sait ce que l’autre ressent).

La prière, c’est tout simple, finalement. Pas un concours d’hypocrites, pas un flot de paroles. Pas une récitation de formules ou l’exercice d’un rite, mais une présence, seul à seul, simple, sobre, avec Dieu, comme avec un ami.

 

Cela me fait penser à un adolescent, au catéchisme, il y a quelques années, qui m’a dit : « moi je ne prie jamais », puis quelques minutes plus tard : « j’aime bien parler à Dieu ». Pour lui, « prier » c’était réciter des prières, des phrases toutes faites, des formules, un acte religieux, rituel, et cela ne lui disait rien ; mais « parler » à Dieu comme on parle à un ami, alors ça, oui. Sans s’en rendre compte, ce jeune, ce jour-là, faisait un beau témoignage sur la prière. Une conversation, un dialogue, un échange. Quelques mots, tout simples.

 

Pour cela, Jésus nous indique les mots qui peuvent porter notre prière. Il enseigne le « Notre Père ». Prière courte, prière de relation. Elle commence par deux mots essentiels. Notre Père. En grec, cela se dit Père de nous. Le premier mot est « Père ». Prier, c’est s’adresser à Dieu comme à un père. Je sais que dans l’expérience humaine, dans la diversité de nos existences, il en est pour quoi le père est une figure négative, synonyme d’abus, d’écrasement, ou d’absence. Ici, dans la prière de Jésus, le nommer Dieu Père, c’est tout le contraire : pas un juge qui condamne et fait peur, pas un absent qui abandonne, mais une personne à qui l’on peut se confier en toute sécurité, qui aime inconditionnellement, qui aide à grandir. Appeler Dieu Père, c’est dire cette relation de confiance qui porte toute prière. Parle à quelqu’un qui écoute. Père « de nous ». Pas notre Père dans le sens d’une possession, tu es à nous et pas aux autres ! Mais dans le sens d’un partage, mon Père et aussi le Père d’autres, qui ainsi sont mes frères et sœurs. Même dans le secret du cœur, quand je prie Dieu je suis en communion avec mes frères et sœurs qui le prient aussi ; nous avons le même père, notre Père. La prière est tout à la fois personnelle et communautaire ; c’est pourquoi on peut parler à Dieu seul dans sa chambre comme au milieu de frères et sœurs dans un culte, dans un groupe, dans une visite. 

Puis Jésus déroule les paroles du Notre Père. Pas le temps ici de les détailler, simplement remarquer que tout est dit dans cette prière, toutes les dimensions de la prière : louange (Que ton nom soit glorifié), invocation (que ton règne vienne), demande de pardon (pardonne-nous nos offenses), engagement (comme nous pardonnons aussi), intercession (donne-nous notre pain de ce jour), appel au secours (ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal)…

 

C’est parce qu’elle contient, en peu de mots, toutes les facettes de la prière, que nous prions ensemble le Notre Père à chaque culte. Avec un risque…

 

Le risque de la récitation, le risque que ces paroles deviennent un rituel, un par-cœur vide de sens, quand ce n’est pas une punition comme cela l’a été parfois (réciter tant de fois le Notre Père pour purger une faute !!!).

Jésus ne donne pas cette prière pour enfermer la prière des disciples, mais pour les accompagner dans leur vie chrétienne.  Ce n’est pas une norme, mais un axe, pour que se greffent dessus nos propres paroles. Car c’est bien une relation entre deux personnes qu’exprime la prière, relation entre moi et Dieu, je te prie. Cette relation est forcément personnelle, subjective, singulière. Elle s’exprime pour chacun à sa manière, chacun de nous avec nos propres mots. Une des plus belles prières dans la Bible est pour moi celle des deux disciples qui, le soir de Pâques, s’éloignent de Jérusalem dans le doute et la déception, qui sont rejoint par un inconnu qui leur parle de la Bible et leur annonce l’Evangile, et à qui ils disent, quand le soir tombe, tout simplement, tout authentiquement, sans savoir vraiment que c’est le Seigneur, trois mots : reste avec nous. Prière de toute une vie d’être humain en quête de Dieu, en chemin, sentant que le Christ est là mais sans forcément pouvoir le certifier, mais qui souhaitent qu’il reste avec nous.

Jésus ne nous donne pas cette prière pour nous enfermer sur nous-même, dans une solitude au sein d’un monde déjà bien assez individualiste ; je l’ai déjà dit : en priant « notre » père, nous partageons notre prière avec d’autres, pour qui nous pouvons prier, qui prient pour nous.

Jésus ne nous donne pas cette prière pour nous enfermer dans des mots mais pour nous ouvrir à une présence. Prier, ce n’est pas forcément parler, c’est avant tout se taire, faire taire en nous tout ce qui nous parasite, se rendre disponible, écouter. Prier est une relation, c’est dire mais c’est recevoir. C’est partager, avec Dieu !

Voilà pourquoi la prière est quelque chose d’essentiel et d’émouvant !

 

Mais trois difficultés, dans notre existence croyante, dans notre dialogue avec Dieu.

 

La première, c’est la question de l’exaucement. Question complexe, car d’un côté on a tous plus ou moins l’expérience de quelque chose que l’on a demandé et pas reçu, et d’un autre côté on a une autre parole de Jésus qui dit « si vous croyez, vous recevrez tout ce que vous demandez dans la prière » (Matthieu 21, 22), ou encore : « si deux d’entre vous s’accordent pour demander quoi que ce soit dans le prière, mon Père le leur donnera » (Matthieu 18, 19). Tout ce qu’on demande ? Jésus ne parle pas de tout ce que l’on désire, commande ou exige, mais de tout ce que l’on demande dans la foi (« si vous croyez »). Dans la foi, c’est-à-dire dans la relation à un Dieu qui n’est pas le grand horloger ou un magicien, mais un père aimant, on demande sa présence, son pardon, sa parole. Et cela, c’est toujours exaucé, même quand on ne s’en rend pas compte ! Mais dans la foi, on sait ce qu’il faut demander, comme le roi Salomon qui, dans un très beau récit, à Dieu qui lui a dit qu’il lui donnera tout ce qu’il demandera, ne demande ni une longue vie, ni la richesse, ni la mort de ses ennemis – ce qu’il fait bien reconnaître que nous demanderions… – mais littéralement « un cœur qui écoute » (1 Rois 3, 9).

 

Deuxième difficulté, qui nous ramène à Marthe et Marie : la prière ne peut-elle pas être une fuite, loin des responsabilités, des urgences, des drames qui appellent notre engagement ? C’est un vrai risque, une vraie tentation. Etre obnubilé par la date de reprise des cérémonies religieuses quand le monde nous appelle à une tâche essentielle, la justice et la solidarité. Pratiquer la religion en se détournant du pauvre et du fragile. Se réfugier dans la mystique en désertant le monde. La vie est comme une barque, et pour avancer il nous faut deux rames, sinon on tourne en rond. Il nous faut la prière et l’engagement. Prier va avec l’engagement.

 

Troisième difficulté, enfin, c’est celle de notre envie, de notre disponibilité. Nous n’avons pas toujours le temps, pas toujours l’envie de prier. Il y a plusieurs années, j’ai accompagné un groupe de catéchumènes à Taizé, cette communauté de moines en Bourgogne, dont la vie est ponctuée, chaque jour, par trois prières, à 8h15, 12h20 et 20h30. Un des adolescents a dit à un frère de Taizé : c’est quoi cette stupidité – il a dit un mot plus grossier ! –, vous avez envie de prier tous les jours de votre vie, à heure fixe ? Et le frère a fait cette réponse formidable, que j’ai déjà racontée à certains d’entre vous. Ta question est la meilleure, a-t-il dit ; la plupart du temps, je n’ai pas envie de prier, et la plupart du temps je ne ressens rien pendant la prière. Mais quelquefois dans ma vie, j’ai ressenti quelque chose de la présence de Dieu pendant un prière, et rien que cela, ça vaut le coup d’y venir chaque jour, car sinon je n’y viendrais plus et je n’aurais plus l’occasion de ressentir encore, un jour la présence de Dieu. 

 

La prière n’est pas magique, la prière n’est pas fuite, la prière est disponibilité à prendre pour une rencontre avec Dieu. Pas besoin d’une foi modèle et sans faille. Au contraire. Besoin de place en soi, un creux , un espace, une attente. Un appel tout simple, comme celui d’un homme dans l’évangile de Marc, qui s’écrie : je crois, aide-moi car j’ai de la peine à croire (Mc 9, 24) ! 

 

Prier, c’est demander à Dieu de nous donner la prière, cet espace de rencontre avec lui. Seigneur, donne-nous la prière…

Amen.

 

 

Choral St Antony de Haydn (A la clarinette : Ulysse)

 

Prière (Héloïse, Marie, Jean)

 

Seigneur,

donne-nous la prière

comme on donne un verre d'eau

aux voyageurs du désert.

 

Seigneur,

donne-nous la prière

comme on donne le feu

au voyageur de la nuit.

 

Seigneur,

donne-nous la prière

comme on donne le chant

au voyageurs des abîmes.

 

Seigneur,

donne-nous la prière

comme on donne le grain

aux terres labourées.

 

Seigneur, 

donne-nous la prière 

comme on donne la digue 

contre le bruit des flots.

 

Seigneur,

donne-nous la prière

comme on donne remède

aux blessures ouvertes.

 

Seigneur,

donne-nous la prière

comme on donne un baiser

aux temps des solitudes.

 

Seigneur,

donne-nous la prière 

comme on ôte les pierres 

sous les pas de l’aveugle.

 

Seigneur,

donne-nous la prière

et nous te la rendrons

comme on donne l'épi

au temps de la moisson.

 

Seigneur,

donne-nous la prière

et nous partagerons

comme l'homme affamé

qui reçoit ses amis.

 

Seigneur,

donne-nous la prière

et nous la danserons

comme danse l'enfant

sous la pluie du soleil.

 

Seigneur,

donne-nous la prière 

et nous la déploierons 

comme un cœur qui écoute 

ceux qui le rencontrent[2].

 

Violon : début d’un concerto pour violon de Mozart (au violon : Achille)

 

Notre Père (Christian Baccuet)

 

Unis en Christ, nous prions ensemble avec les mots qu’il nous a enseignés :

 

Notre Père, qui es aux cieux,

que ton nom soit sanctifié, 

que ton règne vienne, 

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

Pardonne-nous nos offenses, 

comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation 

mais délivre-nous du Mal.

Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, 

pour les siècles de siècles.

Amen

 

Chant – AEC 627, 1-2-3 : Ô mon Père (Au piano et au chant : Andreas Lof)

 

1- Ô mon Père,

Ma prière

Irait-elle jusqu’à toi,

Si toi-même,

Dieu qui m’aimes,

Ne descendais jusqu’à moi ?

Ô mystère,

Ô mystère,

Adorable pour ma foi.

 

2- De l’abîme

Vers la cime,

Vers le trône de mon roi,

Ma prière,

Ô mon Père,

S’élève jusques à toi.

Ô Dieu tendre,

Daigne entendre

La requête de ma foi.

 

3- C’est toi-même,

Dieu que j’aime,

Toi que je demande à toi.

Ta présence,

Ton absence,

C’est vie ou c’est mort pour moi.

Que ta grâce

En moi fasse

À jamais régner mon roi.

 

Informations (Christian Baccuet)

Envoi (Christian Baccuet)

 

Après ce moment, Seigneur, passé auprès de toi, 

je reprends mes chaussures afin de marcher sur les chemins.

J’attache ma montre à mon bras pour vivre à ton rythme.

Je remets mes lunettes sur le nez pour mieux voir le monde qui est le tien.

Je glisse mon stylo dans ma poche pour écrire tes pensées, les méditer, les partager.

Je prends mes clefs en main pour ouvrir les portes et te suivre.

Merci Seigneur : ta parole est sur mon chemin.

Ton appel est la réalité de ma vie.

Ton amour me donne la force 

de prendre le risque de te suivre.

Par toi le chemin m’est ouvert, 

donne-moi de le suivre avec toi.

Amen.

 

 

Bénédiction (Christian Baccuet)

 

Que Dieu nous donne de le suivre !

Qu’il nous donne la prière !

Il nous bénit et nous garde en Jésus-Christ !

Amen.

 

[1] Prière d’Alain Arnoux.

[2] Prière de sœur Myriam, légèrement adaptée.