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Culte du dimanche 12 octobre 2025 soir - Culte des récoltes, par Olivier Welti

 

Du début au début

Culte du dimanche 12 octobre 2025 soir - Culte des récoltes, par Olivier Welti

 

Lectures bibliques : 

  • Genèse 1, versets 26 à 28a, et 31a
  • Genèse 8, versets 20 à 22
  • Lévitique 19, verset 18
  • 1 Thessaloniciens 5, versets 1 à 6

 

 

 

Chers frères et sœurs,

 

Je me suis souvenu de l’adresse de notre pasteure Céline Rohmer, lors de sa visite il y a deux semaines, rappelant que la Première Épître aux Thessaloniciens, était le  « premier écrit »  connu du Nouveau Testament.

Aussi, ai-je voulu glaner avec vous, dans 2 livres  de la Torah et aborder le Nouveau Testament, de début en « début ».

La Genèse :

Ce premier Livre de la Thora commence par la création de notre terre, et de la vie sur terre. Suit ce que l’on appelle « la chute », c’est plutôt la transgression, qui marque le commencement de l’Histoire.

Le second livre, c’est l’aventure de l’Exode avec les 10 Paroles (10 Commandements),    puis le Lévitique où, au milieu de la réglementation du système rituel, nous trouvons le verset qui se termine par « comme toi-même ».

Nous conclurons avec la Première Lettre de Paul aux Thessaloniciens.

 

La Genèse

Création par Dieu, de la terre, de son Eden dans la nature, et des êtres humains homme et femme égaux (genèse 1).

Le Pape François a envoyé en mai 2015, la lettre Encyclique « Laudato Si » sur la Sauvegarde de la Maison Commune

Dans cette lettre, il s’adresse aussi à toutes les personnes de bonne volonté qui agissent en raison du dérèglement climatique.

Je cite :  « les récits de la Création (Genèse)suggèrent que l’existence humaine repose sur 3 relations fondamentales : la relation avec Dieu, avec le prochain, et avec la terre.

Ils contiennent, dans leur langage symbolique et narratif, de profonds enseignements sur l’existence humaine… 

L’harmonie entre le Créateur, l’humanité et l’ensemble de la création (y compris les animaux) a été détruite par notre refus de nous reconnaître comme des créatures limitées.

Ce fait a dénaturé aussi la mission de « soumettre » la terre, « de la cultiver et de la garder » (Gen 2).

On est bien à la suite de François d’Assise.

 

Le début de l’Encyclique a pour titre : « l’évangile de la Création ».

Il commence par un commentaire sur Genèse 1 dont nous avons lu « le sixième jour » tout à l’heure.

Le tableau idyllique se termine par le fameux « Croissez et      /7 multipliez.. Dominez.. » il s’agissait alors de remplir la terre.

Ce sujet est devenu polémique aujourd’hui.

On peut soutenir que la terre est déjà remplie, et que c’est devenu trop difficile de faire vivre la population mondiale.

De plus, les conditions de vie, extrêmement inégales, se dégradent encore pour beaucoup.

Au contraire des voix s’élèvent pour dire que le résultat de cette croissance est soutenable, au prix d’un effort d’égalité.

Nous ne voulons pas ici prendre parti en nous appuyant sur les textes de notre héritage religieux.

Les écritures sont d’une époque où le problème de la limite planétaire ne se posait pas.

C’est Malthus dans son essai sur les principes de la population 1798,

qui est connu pour avoir posé clairement ce problème des limites. Il a été fortement contesté par le positivisme.

Ce qui est resté actuel dans les siècles, c’est le soutien aux faibles et aux indigents, quelque soit la cause.

Nous ne refuserons pas les réfugiés climatiques. Nous œuvrerons pour les accueillir.

L’Encyclique se poursuit avec la dégradation des relations humaines, Caïn et Abel, des relations avec Dieu (violence des hommes, Noé, le Déluge), Dieu renonce à frapper le Vivant, et propose une Alliance symbolisée par l’Arc-en-Ciel.

Donc, plus de punition collective.

Ces histoires de jardin, plantes, animaux, confiés à l’humanité, ont été mis en forme définitive vers les 7° / 6° siècles avant J-C.

La bonté et les châtiments de Dieu, conduisent les rois de Juda (dont Josias) à réglementer la religion, en particulier dans le livre du Lévitique, dans un souci de mise en ordre du royaume, en vue d’un  projet de puissance secondaire, qui finira mal, Josias sera tué par les Egyptiens lors d’une bataille à Megiddo en -609.

Au milieu des Lois et règlements minutieux, du Lévitique, dont la lecture est très ennuyeuse, on trouve de façon un peu surprenante, cet ordre :

« tu aimeras  ton prochain comme toi-même ».

On le retrouve dans les paroles de Jésus, rappelées par le Pape      François en Mt5, Mc 12, Romains 13,    et Luc 10, où le prochain  apparaît sous la figure d’un « bon Samaritain »  étranger au judaïsme strict.

Pape François récidive en 2023 avec son Exhortation Apostolique « Laudate Deum,   Louez Dieu », dédiée à toutes les personnes de bonne volonté, sur la crise climatique. Un mouvement a été lancé dans les foyers familiaux, un effort de gestion des déchets, de modération de la consommation.  Cette modification des habitudes nourrit une inquiétude face aux « responsabilités non prises par les dirigeants, et une indignation face au désintérêt des puissants ».

La démarche de François est marquée  par une lettre « Encyclique »  exprimant bien les idées de François : Laudato Si,   puis Laudate Deum.  Malgré sa facture vaticane mettant un peu l’Église romaine en surplomb face au monde), ces textes adressés aux personnes de bonne volonté, auraient pu n’atteindre, que des croyants.

Et pourtant,  de nombreuses voix ont salué les analyses qui sont faites, de la réalité du monde, du cri de la terre, sans oublier les souffrances des parties les plus pauvres de l’humanité.

Il me semble que la réponse ne devrait pas se situer sur un plan moral, en s’obligeant à une conduite vertueuse, nous rendant trop fiers de la vertu personnelle de chacun.

Et pas non plus, une recherche limitée à une simple efficacité dans un monde de gaspilleurs.

Acceptons-nous vraiment l’esprit de pauvreté qu’il nous faudrait avoir ? Esprit qui animait François d’Assise jusqu’à lui faire bénir sa propre mort qu’il appelait « sa sœur » ?

Nous n’avons pas de réponse parfaite.

 

Dans le Nouveau testament, nous avons lu la Première aux Thessaloniciens 

Paul a abordé, pour la première fois en Europe à Philippes,  puis après évangélisation et emprisonnement, il s’est rendu à Thessalonique (Ac. 17), principale ville de Macédoine, où il y avait une synagogue. Sa proclamation de la Bonne Nouvelle y a été suivie par, je cite « quelques Juifs, une multitude d’adorateurs grecs, et nombre de femmes ».

Dans cette communauté jeune et dynamique, l’attente du Seigneur, était vive, ils croyaient sa venue imminente. Des tensions se sont manifestées à ce sujet, et la première annonce de la croix et de la résurrection en milieu grec d’Europe, a été interrompue par des persécutions.

Dans la communauté, apparaît une question théologique : Ceux qui sont déjà morts dans le Christ, seront-ils relevés comme les vivants ?

C’est à cela que répond Paul dans sa Première Lettre.

Le sens de la question  est sans doute :

Quand arrivera la délivrance d’Israël.

A quel moment ?  Paul répond : vous le savez:  c’est l’inconnu, cela dépend de Dieu seul.

Que veut dire l’Expression « Jour du Seigneur » ? : elle dérive de l’ancien Testament où le « Jour de l’Éternel » est un Jour terrible, redoutable pour les ennemis, et pour Israël appelé au deuil, à la repentance et à la demande de pardon.

Jour annoncé , promis,

Le peuple d’Israël sera délivré de ses ennemis,

Le Messie vainqueur viendra triomphant, habiter avec lui, c’est la fin de l’Histoire.

Sous l’impulsion de Paul, ce Jour du jugement va devenir  « Jour du Seigneur».  Pour les Thessaloniciens, ne serait-ce que l’Espérance de la fin de la persécution ?  Ou bien, la peur de ne pas être prêt ?

«Comme un voleur» qualifie le Divin. Cette Comparaison rare et osée,  contraste  avec la rassurante « Paix et Sécurité », par lequel Rome justifie la domination violente de son empire.

Paul annonce : la catastrophe arrivera, Personne n’y échappera !

« Pax et Securitas » n’est déjà plus qu’un slogan sans valeur. 

On est très tenté de faire un parallèle entre les temps troublés de l’Antiquité, et notre époque.    Il y a bien une résonance.

Les conflits se règlent par la force, un nouveau colonialisme se fait jour dans des empires expansionnistes.

Aujourd’hui, la Science prédit la probabilité d’une catastrophe    climatique, la terre devenant de plus en plus inhabitable.

Le parallèle est limité, car depuis la révolution industrielle, c’est le rôle éminent de la Science et son exploitation par les puissances politiques et les puissances d’argent.

Dans la révolution culturelle d’aujourd’hui,

la technologie internationale, puissance aux mains des puissants, promet un progrès constant. À tout problème, on trouvera une solution technique.    Jacques Ellul parlait du bluff technologique.

Les maestri de la Tech’ y croient si peu, qu’ils rêvent de s’installer sur la Lune ou sur Mars, et interdisent les écrans à leurs enfants.

Pour l’instant, encore maintenant, le « progrès » notamment  l’IA en médecine, n’est pas à refuser, mais par contre le concept de vérité est attaqué, et l’on voit déjà des manipulations avec  des images fabriquées ou détournées.

J’ai trouvé un site qui propose un test de détection de réalité  sur une série de photographies, (regardez : c’est Vrai ?  ou Fabriqué ?).

Comme j’avais obtenu 50% de bonnes réponses, j’ai reçu un message flatteur. Il n’y avait pas de quoi, puisque des réponses données au hasard sur du Oui/Non ont pour statistique 50-50 !

Faute de perspicacité,  le mensonge diffusé par des IA scélérates, la manipulation par des deep fakes, des vidéos truquées, semblent avoir de beaux jours devant eux.

 

Nous notons quelques espoirs :

1°/Le trou de la couche d’OZONE a donné lieu à une coopération internationale il y a  30 ans, avec le Protocole de Montréal. Le fruit de ces efforts arrive aujourd’hui : le trou continue à se résorber. Mais cette coopération est maintenant mise à mal.

2°/ La mer d’ARAL, un immense lac d’eau douce entre Kazakhstan et Ouzbekistan,  avait quasi-disparu, du fait du détournement de 2 fleuves pour l’irrigation, et la salinité avait rendu le restant invivabl

La recherche scientifique et la volonté politique se sont  conjuguées,

et des Aménagements ont été effectués, entraînant une remontée de 3m dans la lagune du Nord.  On pêche à nouveau du poisson.

3°/ Les médias se sont récemment fait l’écho d’une prise de conscience des bénéfices de la sobriété.

Ces signaux apparaissent encore bien faibles,

Si vraiment le changement climatique s’emballe, si le combat pour l’homme sur terre était déjà perdu ?

Que ferons-nous ? Que nous dit Paul ?

pour ceux qui dorment dans la richesse et le confort :

« le Jour du Seigneur viendra comme un voleur ».

Cet avertissement sonne comme un rappel de notre petitesse.

 

Notre confiance est placée dans la Parole agissante de Dieu, reçue du Christ. Il nous l’a transmise par sa croix et sa résurrection.

Le Christ ne nous laisse pas dans l’obscurité, il nous éclaire et nous vivons en plein jour.

Des épreuves nous attendent, mais nous ne serons pas seuls.

Nous attendons la rencontre du Christ et son retour.

Paul : « Les êtres de lumière ne seront pas surpris »

Comment pourrions-nous être prêt ?

Par exemple, très prosaïquement, en progressant dans l’art de la détection des fausses nouvelles.

Mais surtout en révélant à tous, la confiance que Dieu dépose en chaque personne.

En nous mettant en présence du Christ, dans l’Église,

En marchant dans sa lumière, en rayonnant pour s’encourager les uns les autres.

 

Dans ce temps d’attente et d’espérance,  restons nous-mêmes,

Et vivons toutes nos potentialités généreuses.

Il y aura des événements, des disputes, des réconciliations.

Et puis, nous accueillerons» comme un  inattendu, ce « Jour du Seigneur .

Avec Lui, nous connaîtrons la plénitude et l’accomplissement.

Essayons d’imaginer la gloire de Dieu, dans :

la beauté d’une prairie paisible,

une grande lumière,

un feu de joie qui s’allume,

un repas d’amitié,

l’alleluia d’une grande foule

le rires et la gaieté, dans la reconnaissance,

une mélodie douce et entraînante,

le chant d’une immense chorale,

un calme qui revient,                                               

Un ami, une amie,  qui vous tend les bras..

 

AMEN.