Prier, avec Emmanuelle Seyboldt — Église protestante unie de Pentemont-Luxembourg - Communion luthérienne et réformée

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Prier, avec Emmanuelle Seyboldt

Copyright : Ani Kolleshi

Méditation proposée par Emmanuelle Seybodlt, Présidente de l'EPUdF

Mon âme se repose en paix sur Dieu seul : de lui vient mon salut. Oui, sur Dieu seul mon âme se repose, se repose en paix. (Taizé 32)

 

Seigneur, les mots me manquent pour t’exprimer avec justesse ce que nous sommes en train de vivre.

Nous voulons d’abord porter dans la prière toutes les personnes malades, celles qui ont peur de mourir, celles qui ne peuvent être accompagnées par leurs proches et luttent seules. Qu’elles ressentent dans leur isolement une présence apaisante. Que l’amour de leurs proches les atteigne et les porte malgré la distance.

Nous voulons te prier pour les familles atteintes par la mort d’un proche. Que nous sachions manifester notre amitié, notre affection, malgré l’impossibilité de les rejoindre. Nous sentons combien l’impossibilité de les prendre dans les bras est douloureuse. Nous voulons le faire en pensée.

Nous voulons te prier pour les personnes particulièrement vulnérables en ce temps de confinement : les personnes âgées seules, les personnes qui vivent dans des conditions insalubres, les familles dans des logements exigus, les familles monoparentales où l’adulte est épuisé de tout porter seul, les personnes qui subissent la violence au quotidien sans possibilité de fuir, les personnes sans logement, sans ressources, sans papiers. Tant de détresses, Seigneur, nous sont aujourd’hui devenues invisibles. Tant de personnes crient sans être entendues.

Seigneur, développe notre imagination afin que nous trouvions comment les rejoindre et alléger leur souffrance. Ouvre notre intelligence et notre cœur afin que notre propre peur de la mort cède devant l’urgence de la vie à préserver, à protéger, à faire grandir.

Seigneur, cette situation inédite ébranle bien des certitudes. Aussi ce soir, je veux déposer devant toi la peur devant l’inconnu, l’impossibilité à se projeter dans l’avenir, et tous les projets bouleversés.

Seigneur, cette situation inédite ébranle bien des certitudes. Aussi ce soir, je veux déposer devant toi la peur devant l’inconnu, l’impossibilité à se projeter dans l’avenir, et tous les projets bouleversés.

Pour certains d’entre nous, il est insupportable de vivre sans savoir de quoi demain sera fait. Pour d’autres, les incertitudes financières sont trop lourdes à porter. Pour d’autres encore, la faillite s’annonce. Seigneur, entends la peur, reçois ces fardeaux écrasants, libère-nous de la peur de l’avenir.

Qu’une solidarité insoupçonnée jaillisse en tous sens et vienne lever les craintes de ceux qui ne savent comment se nourrir demain. Que les gouvernements sachent mobiliser les moyens nécessaires pour assurer un toit et du pain à chacun.

Mais ce temps de prière se veut aussi action de grâce et remerciements. Pour toutes celles et ceux qui sont au service de la population au jour le jour, afin que chacune et chacun puisse être soigné.e, nourri.e, chauffé.e, éclairé.e, informé.e... merci Dieu notre Père.

 

Pour tous ces métiers humbles et nécessaires qui portent notre quotidien et rendent notre vie possible et même agréable, merci ! Pour ces hommes et ces femmes au service jour après jour, merci ! Il y a celles et ceux qui luttent contre la maladie, les soignants, les chercheurs, les médecins, les aides-soignants. Seigneur, renouvelle leurs forces jour après jour, renouvelle leur courage.

Mais il y a aussi tous ces invisibles qui portent notre société et dont nous sommes dépendants. Qu’ils trouvent ici l’expression de notre gratitude.

Seigneur, entends notre reconnaissance pour tous les gestes, les actes, les mots qui donnent bon goût à la vie et qui font tout simplement que la vie vaut la peine d’être vécue. Que nous sachions à notre tour accueillir ta paix pour être porteur de paix et de vie. Amen

 

Chant

Mon âme se repose en paix sur Dieu seul : de lui vient mon salut. Oui, sur Dieu seul mon âme se repose, se repose en paix. (Taizé 32)

 

Frères et sœurs, déjà deux semaines que nous sommes empêchés de rendre visite à nos proches, à nos amis. Déjà deux semaines que pour beaucoup, nous sommes enfermés chez nous, pour les uns, et que les autres travaillent pour porter toute la société. Et ce temps va durer.

Trop plein pour ceux qui sont au travail, trop vide pour ceux qui sont tout seuls, temps perturbé pour ceux qui doivent jongler avec télétravail, surveillance des enfants et intendance compliquée.

Mais ce temps est étrange surtout parce qu’on nous a dit que nous étions en guerre et que pour nous protéger il fallait rester chez nous. En guerre ? Voyez-vous ça ? En guerre contre la mort ? Je ne parle bien sûr pas des soignants qui sont en effet en guerre contre un virus, sans trop savoir quelle arme utiliser. Et bien sûr, on a compris qu’il fallait les aider et ralentir la circulation du virus. Mais la guerre contre la mort, voilà une drôle de chose.

S’il y a deux choses dont je sache c’est 1) l’humain est mortel et 2) Christ a vaincu la mort. Oui, je sais, c’est paradoxal. La mort ne devrait pas nous surprendre. La vie est un jeu très dangereux qui flirte en permanence avec la mort. Quand je traverse la rue, quand je prends ma voiture... il y a d’innombrables possibilités de croiser la mort et de toute façon, cela arrivera. Rien de surprenant. Ce qui est surprenant par contre, c’est qu’on l’ait oublié et notre société fait tout ce qu’elle peut pour oublier la mort. Alors ce virus vient nous rappeler notre vulnérabilité, notre fragilité, notre mortalité.

Mais Christ a vaincu la mort. Quand il crie à Lazare de sortir du tombeau, c’est très impressionnant. On aurait aimé y être. Mais surtout il a, avant cela, révélé à Marthe qu’il est, lui, la résurrection et la vie.

 

Alors que nous commençons cette troisième semaine de confinement, alors que notre patience est soumise à rude épreuve, que cette parole de Jésus « Je suis la résurrection et la vie » prenne toute sa force dans notre quotidien.

 

Pasteure Emmanuelle Seyboldt, présidente du Conseil national de l’EPUdF

 

 

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