Jésus dans la tempête — Église protestante unie de Pentemont-Luxembourg - Communion luthérienne et réformée

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Église protestante unie de Pentemont-Luxembourg
Menu
Navigation

Jésus dans la tempête

Copyright : Matt Hardy

Une méditation biblique proposée par le pasteur Andreas Lof

Méditation biblique sur Marc 6, 45 à 52

Aussitôt après, il obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïda, pendant que lui-même renverrait la foule.
 Quand il eut pris congé d’elle, il s’en alla sur la montagne pour prier.
 Le soir venu, la barque était au milieu de la mer, et Jésus était seul à terre.
 Il vit qu’ils avaient beaucoup de peine à ramer car le vent leur était contraire. À la quatrième veille de la nuit environ, il alla vers eux en marchant sur la mer et il voulait les dépasser.
 Quand ils le virent marcher sur la mer, ils pensèrent que c’était un fantôme, et ils poussèrent des cris
 car ils le voyaient tous, et ils furent troublés. Aussitôt Jésus leur parla et leur dit : Rassurez-vous, c’est moi, n’ayez pas peur.
 Puis il monta auprès d’eux dans la barque, et le vent tomba.

Jésus dans la tempête

Ce passage de l'Evangile de Marc se situe "aussitôt après"  le récit de la multiplication des pains dans les collines au bord du lac de Galilée. Selon Marc une foule considérable (5000 hommes!) s'était réunie autour de Jésus ce jour-là. A la fin de la journée Jésus renvoie cette foule chez eux, après avoir envoyé ses propres disciples dans une barque sur le lac. Ensuite il s'isole lui-même au milieu des collines "pour prier".  Pourquoi Jésus renvoie tout le monde, sépare ses disciples de la foule et s'isole lui-même? Seul l'évangile de Jean, dans sa version de la multiplication des pains nous donne la bonne clé pour comprendre. Selon Jean la foule si nombreuse rassemblée autour de Jésus, impressionnée par sa parole et le miracle du partage a voulu 'l'enlever de force pour le faire roi" Jean 6,15. Comprenons bien: la foule veut faire de Jésus leur Messie, celui qui organisera la délivrance d'Israël (cf Luc24, 21). Réunir 5000 hommes loin de Jérusalem c'est un exploit et suscite les espoirs! Mais contre toute attente Jésus renvoie la foule. Son chemin ne sera pas celui de l'insurrection mais celui de la non -violence, de la croix et de la résurrection. Jésus voit le risque et le danger de la fièvre messianique (et politique) qui s'est emparée de la foule et c'est bien la raison profonde qu'il la renvoie et envoie ses disciples sur le lac pour les séparer de la foule. Certainement pour qu'ils ne soient contaminés par la fièvre messianique de la foule! Mais, étonnement, Jésus ne se joint pas à eux. Il s'isole dans les collines…pour prier. La grande agitation vécue surtout à la fin de cette journée particulière le pousse à chercher la face de Dieu, la face de son Père. Pour retrouver le calme, la clarté, soi-même dans sa face à face avec Dieu.

Mais Sa Parole leur permet de le reconnaître, comme une éclaircie dans la nuit: "Courage n'ayez pas peur! C'est moi!"

La deuxième partie du récit montre que ce moment d'isolement, ne le coupe en rien de ses amis, ses disciples. Il les 'voit' en difficulté sur le lac, en lutte avec un tempête qui s'est levé en plein nuit. Ils rament contre les éléments déchainés sans avancer. Jésus voit leur angoisse monter comme la montée des vagues. Aussitôt il va les rejoindre pour ne pas les laisser seul dans leur lutte avec les éléments déchainés qui se sont abattus sur eux. Comme Seigneur de la Vie, souverainement, en marchant sur les eaux vers eux, Il rejoint ses disciples.  Dans leur panique ils crient: " c'est un fantôme!". Mais Sa Parole leur permet de le reconnaître, comme une éclaircie dans la nuit: "Courage n'ayez pas peur! C'est moi!" Et Jésus de les rejoindre dans la barque. A ce moment, dit le texte, "le vent tomba". Le récit se termine avec ce calme qui s'installe miraculeusement dans la nature et probablement dans le cœur des disciples.

 Cette page d'Evangile parle donc de foule et d'agitation, de séparation et de solitude, de tempête et d'un passage périlleux et angoissant sur le lac déchainé. Et nous invite à regarder Jésus au milieu de tout cela. Ce Jésus qui rejoint ces disciples, à sa manière étonnante qui dépasse la rationalité humaine. Sa Parole et sa Présence viennent rassurer ces disciples qui rament sur le lac agité et devenu dangereux. Ce Jésus qui va d'abord prier pour trouver sa force et son calme à lui dans sa face à face avec le Père. C'est bien ce même Jésus qui aujourd'hui dans la tempête que nous vivons dans ces jours ci nous rejoint, à sa manière,  chacun et chacune. Il sait combien nous avons tous besoin de courage dans ces jours où nous sommes profondément ébranlés par ce qui nous arrive. Il connaît les peurs et les inquiétudes, pour nos proches et pour nous-mêmes, pour la société dans son ensemble que cette crise sanitaire inédite nous fait vivre. Il nous voit ramer au cœur de la tempête. Il nous dit "courage, n'ayez pas peur, je suis avec vous". Que nous, qui ont placé notre foi en Lui,  puissions l'accueillir dans les barques de nos vies, là où nous sommes aujourd'hui, confinés sur des espaces réduites mais tous sur la mer agitée que traversons ensemble. Que nous puissions chercher et  trouver en Lui le calme et la confiance dont nous avons besoin au cœur de cette tempête qui nous est tombée dessus.

 

Andreas LOF