Du confinement... aux confins — Église protestante unie de Pentemont-Luxembourg - Communion luthérienne et réformée

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Du confinement... aux confins

Copyright : Annie Spratt

Edito de la Lettre de Pentemont-Luxembourg n°58 (été 2020)

Nous sortons à peine du confinement.  Nous ressortons petit à petit de chez nous. Certains peuvent à nouveau se rendre à leur travail. Nos cultes ont repris au temple de Pentemont.

Il est encore trop tôt pour tirer un bilan individuel ou collectif de ce qui nous est arrivé.

Au plus fort du confinement je me suis demandé si notre foi nous aidait à traverser cette période de manière différente.

Notre familiarité avec certains récits bibliques nous a certainement aidé à nous rappeler que nous n’étions pas les premiers à être confinés. Nos pasteurs (un immense merci à eux pour leurs prédications qui nous ont porté pendant cette période) nous ont parlé de Jonas et de Noé. Pendant la semaine de Pâques, je n’ai cessé de penser au verset du Livre de l’Exode « l’Éternel passera par-dessus la porte, et il ne permettra pas au destructeur d'entrer dans vos maisons pour frapper ».

Ces récits de confinement nous parlent de protection mais ils nous parlent aussi de promesse d’alliance.

Alors oui, ces récits nous ont certainement aidés, pour supporter le confinement mais aussi pour penser à demain, pour penser aux chemins qui s’ouvriront à nous, avec Dieu qui gardera notre départ et notre arrivée, comme nous l’annonce le psalmiste.

Une nouvelle mission nous attend : aller explorer les confins, les territoires qui jouxtent les frontières que nous nous sommes souvent nous-même fixées. 

Cette période nous a aussi fait (re)découvrir à quel point notre lien communautaire était fort : les retrouvailles hebdomadaires chacun devant son écran pour regarder le culte, l’équipe d’appelants qui a pris des nouvelles des paroissiens, l’équipe de fabrication des masques…De nouveaux liens se sont tissés.

Sans prendre de pari sur « le monde d’après », je sais qu’en tous cas, dans notre Église, les liens fraternels, le soin de l’autre, en sortiront renforcés. À nous d’élargir cette fraternité à ceux qui ne nous connaissent pas encore. À cet égard, le succès de nos cultes en ligne, suivis par un public bien plus nombreux que celui présent habituellement dans nos temples doit nous interroger sur notre manière de témoigner de l’Évangile. Nous devrons y réfléchir ensemble.

Si le sens du mot « confinement » et du verbe « se confiner » ne nous a pas échappé, nous pourrions peut-être maintenant nous intéresser à un autre mot, qui a la même origine. Le mot « confins ». Le Littré défini les confins comme « des parties d'un territoire, placées à l'extrémité de ce territoire et à la frontière d'un autre ».

Pendant le confinement, nous avons pris grand soin de ne pas dépasser les frontières de notre maison. Une nouvelle mission nous attend : aller explorer les confins, les territoires qui jouxtent les frontières que nous nous sommes souvent nous-même fixées. Des frontières économiques, sociales, culturelles, parfois cultuelles. Nous avons dans notre pays, dans notre ville, des personnes qui nous sont proches géographiquement mais que nous ne connaissons pas, que nous ne croisons pas.

À nous d’aller témoigner auprès d’eux de la Bonne Nouvelle celle de Jésus le Christ, qui annonce le salut et la libération. La Bonne Nouvelle qui nous était déjà annoncée par le prophète Esaïe :

« Tournez-vous donc vers moi, et vous serez sauvés,

vous tous qui habitez les confins de la terre ! 

Car moi seul je suis Dieu, il n’y en a pas d’autre »

(Esaïe 45,22)

Arnaud Latscha

Président du Conseil presbytéral