Entretien avec Eric Bonte, Maître verrier — Église protestante unie de Pentemont-Luxembourg - Communion luthérienne et réformée

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Entretien avec Eric Bonte, Maître verrier

"Offrir un peu de beauté au monde", tel est le mot d'ordre de l'artiste qui a conçu les nouveaux vitraux de la chapelle

Entretien avec Eric Bonte, Maître verrier

 

La soif de beauté est un des quatre éléments sur lesquels repose notre projet d’église. Créés par le maitre verrier Eric Bonte (*) les vitraux enluminent la chapelle de la rue Madame.

 

LPL. Comment est né le projet de création de vitraux pour le temple de la rue Madame ?

Eric Bonte. Le projet de la création de vitraux pour le temple de la rue Madame est né grâce à une rencontre avec l’architecte Marie Amélie Tek qui nous a fait part de l'envie de la communauté de donner une image différente à la chapelle.

 

LPL. Le cahier des charges était-il exigeant ?

EB. L'idée avait été discutée par la communauté, et le « cahier des charges » était plutôt précis. Le message était de donner à voir la Parole qui s'envolait, qui se répandait depuis la Bible ouverte jusqu'au monde extérieur. Le second point important était que la communauté avait décidé de révéler au monde extérieur sa présence dans ces lieux, d'oser dire à la fois sa présence physique et d'oser proclamer sa foi et sa parole d'espérance. 

LPL. Quel esprit a inspiré ce travail ?

EB. Le projet retenu annonce l'esprit de mouvement, le vent de liberté qui avait prévalu dans l'idée de ce chantier. La composition est une composition abstraite, de formes libres. Il s'agit de donner à voir un mouvement, le passage de l'ombre à la lumière, des Ténèbres à la Lumière. La parole divine s'énonce, s'entend, se répand, pour illuminer le monde... Elle est symbolisée dans ces vitraux par les tons de jaune, jaune d'or, qui peu à peu prennent une place de plus en plus grande, depuis la chaire et la première baie dont les tons de bleu sombre sont à peine percés de taches jaune, vers la baie du fond du temple dont les tons de jaunes emplissent l'espace. Le mouvement est créé par ces couleurs. 

 

LPL. Comment s’accordent l’intérieur et l’extérieur côté rue ?

EB. Le cheminement de la Parole s'impose côté intérieur, accompagnant le recueillement et côté extérieur, de jour comme de nuit, en magnifiant l'architecture de la façade. 

La difficulté était de concevoir des vitraux visibles de loin, et de très près avec des angles de vue partiels ou complets. Il fallait concevoir un ensemble mais des détails visibles, reconnaissables, intéressants, pour éveiller et entretenir la curiosité et la réflexion à chaque fois.

 

LPL. Cette œuvre illustre-t-elle le verset de Jean (1, 39), « Venez et voyez » en exergue de notre paroisse ?

EB. Les vitraux suscitent la réflexion, alimentent la Foi peut être ; ils accueillent, protègent, forment un écrin dans lequel chacun peut regarder au plus profond de lui-même. Mais ils sont aussi un cadeau à l'autre, au passant qui passe. Ils lui montrent la Lumière, ils répandent l'harmonie et disent que le monde peut être beau, paisible. Ils créent la surprise, l'interrogation.

Ils disent l'amour de la Vie qui est mouvement, qui est couleur, qui est l'Inattendu. Créer des vitraux, c'est offrir un peu de beauté au monde. C'est faire acte de foi en la Vie, en l'existence, dire que l'homme peut faire le bien et le beau, créer l'harmonie, la paix ... 

(*) Entretien réalisé par Jean-Michel Ulmann, avec Eric et Claude Bonte, fondateurs de l’entreprise France Vitrail.