D'un mal peut sortir un bien — Église protestante unie de Pentemont-Luxembourg - Communion luthérienne et réformée

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Église protestante unie de Pentemont-Luxembourg
Menu
Navigation

D'un mal peut sortir un bien

Copyright : Jerry Larry

Edito de la LPL n°61, par le Pasteur Christian Baccuet

D’un mal peut sortir un bien

 

Voilà un an, à la mi-mars, nous entrions en confinement. S’ouvrait devant nous un temps incertain, dont nous ignorions combien de temps il durerait… et combien il serait dur. Ici se tiennent devant moi des visages au sein de notre paroisse, marqués par la maladie, la peur, l’angoisse du lendemain, la fatigue. Ce temps long est éprouvant et nous fait mal.

De ce mal, peut-il sortir un bien ? Question vertigineuse. Nous ne croyons pas que la souffrance est rédemptrice et que le mal est bénéfique, mais notre foi est résolument tournée dans l’espérance, vers l’au-delà de l’épreuve. Pas une espérance qui serait une fausse illusion consolatrice pour fuir le présent en rêvant à des temps meilleurs, mais une profonde confiance dans le Dieu biblique qui, sans cesse, ouvre des portes quand la situation est fermée : Abraham et Sarah dans la promesse d’une descendance, les Hébreux libérés avec Moïse de l’esclavage en Égypte, la fidélité renouvelée chaque fois que le peuple ou ses rois abandonnent l’alliance, les exilés revenant de Babylone, l’attente active du Messie, sa venue en la personne de Jésus le Christ, la foi portant les premiers chrétiens dans le témoignage, l’espérance du Royaume...

De ce mal, peut-il sortir un bien ? Cette question, portée dans l’espérance, est un appel à regarder au-delà de notre situation présente. Sans la nier, bien sûr : il importe de poser les souffrances, de dire ce qui pèse, de se supporter les uns les autres dans l’épreuve, d’aider les plus fragiles.

Et de le faire en nous projetant plus loin, vers le monde de demain que nous souhaitons plus juste, plus fraternel. Désirer ce monde, prier pour qu’il advienne, c’est s’engager dans sa construction. C’est être, dès maintenant, signes, instruments et avant-goût du Royaume.

De ce mal peut-il sortir un bien ? Oui ! Franchement oui, si nous vivons cette espérance activement, ensemble, en Dieu. Je pense ici à la belle histoire biblique de Joseph (Genèse 37-50). Onzième des douze fils de Jacob, il est vendu par ses frères ainés qui veulent se débarrasser de lui ; des marchands l’emmènent en Égypte où il vit d’autres épreuves, jusqu’à séjourner en prison. Réhabilité et devenu ministre du pharaon, il anticipe l’advenue d’une famine et permet à ce pays de ne pas manquer de provisions. Un jour, ses frères saisis par la faim viennent en Égypte pour acheter du grain ; reçus par Joseph, ils ne le reconnaissent pas. Après quelques péripéties douloureuses, Joseph, très ému, leur dit qui il est, et la famille entière se retrouve. Il ne s’agit pas d’une réconciliation facile et romantique, mais d’un long chemin de ruptures, de souffrance et de pardon. À la fin, Joseph s’écrie : « Vous projetiez de me faire du mal, mais Dieu a voulu qu'il en résulte du bien ! » (Gn 50, 20). D’un mal peut sortir un bien !

De ce mal peut sortir un bien. À la suite des actions menées depuis un an par nombre d’entre nous, au sein de la paroisse, par notre association d’entraide ou dans beaucoup d’autres engagements, nous pouvons, chacun et ensemble, œuvrer pour une fraternité approfondie et une solidarité renouvelée dans notre société. C’est le défi qui est devant nous : poser des actes forts dans notre monde, pour qu’il soit meilleur et pour que notre foi soit fidèle à l’espérance que nous donne le Seigneur. Qu’il nous soit en aide !

 

Pasteur Christian Baccuet