La beauté et la solidarité — Église protestante unie de Pentemont-Luxembourg - Communion luthérienne et réformée

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La beauté et la solidarité

Copyright : Luigi Colonna

Edito du numéro 56 de la Lettre de Pentemont-Luxembourg, par le pasteur Christian Baccuet

"La beauté et la solidarité",

par le pasteur Christian Baccuet

 

Rue Madame, notre chapelle est en pleine rénovation : sol et plafond, peintures, électricité, éclairage, sonorisation, pose de nouveaux vitraux… dans quelques mois nous la retrouverons toute embellie !

Certains se sont émus du coût du chantier ; ne devrait-on pas plutôt dépenser pour la solidarité ? Leur souci ne m’a pas laissé indifférent car il touche au cœur de l’Évangile et de notre vie d’Église.

La beauté d’un lieu de culte est essentielle pour s’y sentir bien, y méditer la Parole, y ressourcer la vie communautaire ; c’est un témoignage pour qui a besoin d’un espace de paix pour se poser. Les travaux, nécessaires vu l’état de la chapelle, mettront en valeur sa beauté simple à un coût maîtrisé, loin du gaspillage.

Le culte et la diaconie se nourrissent mutuellement. Que seraient un culte qui ne se vivrait pas dans le monde, une entraide qui n’incarnerait pas l’Évangile ?

La solidarité avec les plus démunis est fondamentale. Notre Entraide porte de nombreuses actions ; la Cimade – qui fête ses 80 ans en cet automne 2019 – accompagne des milliers de migrants et de demandeurs d’asile ; les repas du CASP permettent à des personnes en difficulté de se nourrir dignement ; Marhaban organise l’accueil de réfugiés dans des familles ; une part importante de notre budget va à la solidarité avec d’autres paroisses de l’EPUdF et cette contribution sera augmentée en 2020… Cette liste n’est pas exhaustive et il est impossible ici de nommer tous ceux qui s’engagent généreusement.

Le culte et la diaconie se nourrissent mutuellement. Que seraient un culte qui ne se vivrait pas dans le monde, une entraide qui n’incarnerait pas l’Évangile ?

Dans cette dynamique, une belle chapelle porte une belle diaconie, et une vraie diaconie donne du sens au culte. Me revient ici l’épisode où les disciples – moi le premier – sont choqués par une femme qui verse du parfum sur la tête de Jésus (Matthieu 26, 6-13). Ils s’indignent : « À quoi bon ce gaspillage ? On aurait pu vendre cela très cher et en donner le prix aux pauvres ». Jésus, louant le geste de foi de cette femme, leur dit : « Les pauvres, vous les avez toujours avec vous ». Aucun fatalisme dans cette phrase, mais un appel à garder la solidarité toujours vive, articulée à la confession foi. Les vivre ensemble n’est pas facile mais c’est le défi que nous avons à relever.

Au début de l’évangile, les savants apportent au nouveau-né de l’or, de l’encens et de la myrrhe, et à la fin des femmes apportent des aromates au tombeau du crucifié : gestes d’adoration. Par la venue du Christ, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres, et après la résurrection elle est portée sur toute la terre : actes de solidarité. Noël comme Pâques sont fêtes du don, don reçu de ce Dieu qui vient parmi nous dans un fragile nouveau-né bientôt persécuté, don de la vie qui ouvre l’espérance au-delà du mal. Le culte comme la diaconie sont réponses à ce don. En ce temps de Noël, c’est un appel à conjuguer la fête et le partage, la beauté d’une chapelle et les engagements auprès des démunis… selon la parole des anges aux bergers : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts et, sur la terre, paix parmi les humains qu’il aime ! » (Luc 2, 14).

 

Pasteur Christian Baccuet