Peter Vizard, porté par de nouveaux vents — Église protestante unie de Pentemont-Luxembourg - Communion luthérienne et réformée

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Peter Vizard, porté par de nouveaux vents

Organiste de notre paroisse depuis 35 ans, Peter se tourne vers d'autres horizons. Retrouvons-nous le 28 novembre pour lui dire au revoir !

Peter Vizard, organiste de notre paroisse depuis près de 35 ans, prend un nouveau départ et débute une nouvelle vie en Bretagne. 

Il accompagnera les cultes du dimanche 28 novembre, à 10h30 au temple de Pentemont et à 18h30, dans la chapelle du Luxembourg. Réunissons-nous à cette occasion pour lui dire un grand merci et au revoir !

 

Retrouvez ci-dessous l'interview de Peter, dans le numéro de septembre 2021 de la Lettre de Pentemont-Luxembourg. 

Rencontre avec… Peter Vizard, organiste de notre paroisse

Peter, comment avez-vous découvert notre paroisse ? Comment y êtes-vous arrivé ?

C'est par mon ami Yves Ravaux que je suis arrivé à Pentemont. Je l'ai rencontré à Béziers lors d'une tournée trompette et orgue. Il était à l'époque, je crois, membre du Conseil presbytéral.

 

Organiste, pianiste, compositeur, fondateur et directeur de l’ensemble Via Luce, quel a été votre formation et votre parcours professionnel ?

Ma formation professionnelle a commencé à l'âge de 8 ans comme maîtrisien à King's College à Cambridge. Ces quatre années étaient difficiles mais j'y ai presque tout appris de la musique et de la nature humaine. Après des études secondaires, j'ai continué mon apprentissage au Royal College of Music à Londres où j'ai étudié l'orgue, la direction et le chant. Après trois ans à l'Université de Cambridge où j'ai obtenu mon BA, je suis venu à Paris où a suivi une période de recherche personnelle qui a abouti à la décision de tenter le concours de musique électroacoustique au Conservatoire de Paris / GRM d'où je suis sorti deux ans plus tard avec mon diplôme avec mention bien. C'est à cette époque que j'ai rejoint la toute nouvelle équipe de France Musique comme producteur où j'ai travaillé en continu pendant plus de deux ans (jusqu'à la démission de l'équipe en 1977). Une expérience inédite et formidable. J'ai ensuite travaillé en Allemagne comme chef de chant et chef d'orchestre avant de prendre la direction de l'École Nationale de la Haute-Loire et, de 2001 à 2016, du Conservatoire Municipal du 15ème arrondissement.

 

Comment définiriez-vous la place de la musique dans l’église protestante ?

La musique permet d'atteindre les domaines de l'esprit auxquels les mots n'ont guère accès. Elle touche cette partie de nous que nous ne dominons pas mais qui nous domine, l'émotion, car elle fait appel à nos mémoires et ainsi à notre socle d'être, que nous ne le veuillons ou non.

 

Etes-vous personnellement un « fidèle » de l’Église protestante ou d’une autre Église chrétienne ?
Je suis chrétien pratiquant.

 

Pensez-vous qu’il soit nécessaire de renouveler notre répertoire ?

Je pense que c'est inévitable et souhaitable, mais pas au prix de l'ancien. La musique des fondateurs Bourgeois, Le Jeune ou Goudimel se sert de la danse et les mots pour se balancer parfois entre mesures à 2, 3 ou 4 temps. Aujourd'hui, notre chant est devenu confortable et trop assis ! Le 19ème siècle nous a donné Cavaillé-Coll mais il a alourdi notre conception de la musique (avec l'aide de Wagner et de Massenet) si bien que notre tradition musicale est devenue grasse et bien portante. Pensez « Debout, Sainte Cohorte » ! Sans parler de la plupart des importations de répertoire contemporain de l'Église Catholique dont l'insipidité me désole.

 

Qu’attendez-vous de notre communauté ? À votre avis, notre Église accorde-t-elle assez d’importance à la musique et au chant ? Quelle place souhaitez-vous leur donner dans notre paroisse ?

Que pourrais-je attendre ? Peut-être qu'elle ait confiance en elle.

 

Peter, vos improvisations, en particulier lors des « Samedi, rue Madame », sont au cœur de nos moments de recueillements et de nos prières. Avez-vous l’intention de les transcrire pour les conserver et les transmettre ?

J'ai reçu, à ma naissance, un don pour l'improvisation que longtemps j'ai renié. C'est Pentemont qui m'a donné le courage de l'exprimer. Mais je ne souhaite pas conserver ces moments puisqu'ils constituent un moment dans le temps et dans un contexte. Même si je sais que la musique qui s'exprime à travers moi touche certains d'entre vous parfois jusqu'à me demander si j'ai une note de programme pour ce que j'ai joué. C'est plutôt embarrassant... Parce que ce sont des moments de l'esprit, lesquels, lorsqu'ils ont un sens pour ceux qui les écoutent, sont comparables à des éclaircies (ou à des nuages), dont il ne viendrait à personne l'idée de les posséder. Car ils sont directement liés à ce que je viens d'entendre, de recevoir ou de vivre au cours du culte.

 

Mis part votre engagement pour l’EPUPL, quelles sont vos autres activités musicales (concerts, festival, enseignement, composition, enregistrements…) et, malgré les contraintes sanitaires, quels sont vos projets pour les mois à venir ?

Mes autres occupations sont l'enseignement, la composition et la direction musicale de l'Ensemble Via Luce. Cette période a été particulièrement éprouvante pour nos jeunes musiciens mais nous espérons pouvoir bientôt remonter sur les planches pour laisser exprimer la musique vivante.

 

Enfin, je voudrais dire combien je suis heureux de servir la paroisse depuis si longtemps aux côtés de mes co-titulaires Violette Ley (†) et Isabelle Sebah (sans oublier Benjamin Intartaglia) dont l'amitié n'a jamais failli.

 

Propos recueillis par Jean-Michel Ulmann